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Le jour où David Bowie a fait tomber le mur de Berlin.



En 1987, un concert a eu lieu à Berlin-Ouest, qui allait faire naître les héros de la liberté à Berlin-Est.


Le Concert for Berlin, dont la scène était nichée à la Platz der Republik, face au Reichstag et à quelques pas du mur, accueillait des stars du calibre de Nina Hagen, Genesis et Paul Young.


Mais la plus attendue d’entre elles, c’était David Bowie.


Le britannique avait habité à Berlin dans les années 70. Il y avait écrit l’album Heroes. L’acmé du Concert for Berlin a été atteinte lorsqu’il a entonné le single éponyme.


Des hauts-parleurs aussi géants que puissants crachaient les décibels si forts qu’on pouvait les entendre des deux côtés de la ville.


A Berlin-Est, des centaines de jeunes se sont réunis près du mur, criant en choeur les paroles de Heroes.


Standing by the wall, And the guns shot above our heads, And we kissed as though nothing could fall, And the shame was on the other side.

En français, ça donne:


Debout au pied du mur, Et les fusils tirant au dessus de nos têtes, Et nous nous embrassions comme si rien ne pouvait arriver, Et la honte était de l’autre côté.

Un hymne à la liberté suivi par une revendication: “le mur doit tomber”, scandée à en perdre la voix.


La STASI est intervenue à force de jets d’eau et de coups de matraque.


Les violences se sont répétées le lendemain et le surlendemain jusqu’à ce que la jeunesse cède à la violence policière.


Les autorités, certaines d’avoir obtenu un retour à la normale, ignoraient alors que, ce soir-là, Heroes avait planté une graine dans le coeur des jeunes, qui allaient se transformer, à leur tour, en héros deux petites années plus tard.


Peut-être que cette histoire n’est qu’un symbole, une romance déconnectée du réel.


Peut-être que c’est la réaction disproportionnée de la police qui a provoqué la révolte d’une partie de la ville.


N’empêche que pour avoir le courage de faire face aux forces de l’ordre, il ne suffit pas d’être en colère. L’actualité internationale ne cesse de nous le montrer. Il faut aussi être habité par une vision claire.


Et ce jour-là, puisque la voix de David Bowie l'avait franchi, le mur n'existait déjà plus.


A la mort du chanteur, le gouvernement allemand l'a remercié pour sa performance lors du Concert for Berlin. Et ses admirateurs ont déposé des tonnes de fleurs au 155 de la Hauptstrasse, son ancienne adresse berlinoise.


Bref, quand vous touchez les coeurs, tout devient possible. Surtout l’improbable.


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