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Gonzo, définition: écrivez comme Hunter S. Thompson (ou presque).

Hunter commençait à devenir une figure culte. Les autres journalistes le suivaient comme des chiots. On aurait dit qu'il avait une magie qu'ils voulaient capturer.

Gary Hart.



Hunter a neuf ans quand deux agents du FBI sonnent pour la première fois à sa porte. C’est sa maman, Virginia, qui accueille les hommes en costume gris et cardigan noir. Elle les accompagne, les jambes s’entrechoquant comme des cymbales tant elle tremble de peur, jusqu’au salon.


Son enfant est le principal suspect d’une sombre affaire de destruction en série de boîtes aux lettres.


Un crime fédéral passible de cinq ans de prison.


Les agents cherchent à faire avouer le petit en prétendant que ses amis ont déjà cafté.


Le père les rejoint. Ses pupilles se muent en projectiles. Son regard est assassin.


Il se range du côté de l’autorité et pousse son fils à cracher le morceau.


Hunter n’est pas plus haut que trois pommes mais il est déjà taquin. Et malin. Il reste droit. Fixe les deux hommes dans les yeux. Et demande, l’air de rien:


“Qui, exactement, vous a dit que c’était moi le responsable ?”


Question suivie d’une légère hésitation, imperceptible pour un enfant de 9 ans normalement constitué, mais grosse comme une montagne et longue comme un carême pour un surexcité comme Hunter.


Il tourne sa tête en direction de son paternel, lui adresse un sourire discret. Il reçoit le même en retour.


Le père ordonne aux deux agents de quitter les lieux s’ils ne disposent d’aucune preuve. Ils partent tête baissée.


C’est une expérience libératrice pour le futur écrivain, qui comprend alors que, dans la vie, quand on sait trouver les bons mots, il y a toujours moyen de s’en sortir.


Mesdames et Messieurs... Hunter S. Thompson.


Hunter S. Thompson est un journaliste et écrivain américain qui a révolutionné la façon de faire du journalisme… et de la littérature. Et qui a bien des choses à nous apprendre sur l'écriture web.


C’est un OVNI qui a du génie.


Il nait en 1937 à Louisville, dans le Kentucky, ville des bourbons Jim Beam, Maker’s Mark, Old Crow et Wild Turkey.


Il meurt en 2005, en se logeant une balle au fond du gosier. C’est Johnny Depp qui finance sa cérémonie. Ses cendres sont tirées d’un canon placé en haut d’une tour.


Entre ces deux dates, il boit beaucoup, fume beaucoup, consomme un nombre incalculable de drogues, écrit des chefs-d'œuvre comme Hell’s Angels, Rhum Express et Las Vegas Parano et invente un nouveau style de journalisme - le gonzo.


Gonzo marketing.


Mais quel est le rapport avec le marketing ? Le copywriting ? Le branding et tous les sujets en -ing que je traite sur le site ?


L’écriture, bien sûr, mais pas seulement.


Hunter est un visionnaire, un innovateur. Il a inventé un style de journalisme totalement différent des autres: un récit ultra-subjectif où le rédacteur se met en scène jusqu’à devenir le sujet principal de l’histoire qu'il est censé traiter.


Être meilleur, c’est bien. Être différent, c’est mieux.


Imaginez un monde où tout un chacun se considère comme l’expert ultime sur le sujet qu’il traite, qu’il pense détenir la vérité universelle grâce à son analyse objective, quantifiée et factuelle de la situation.


Tel est le monde du journalisme américain dans les années ‘60. Il l’est d’ailleurs encore aujourd’hui, ici comme là-bas.


Surtout: c’est une description qui colle parfaitement à un autre univers - celui du marketing et de l’entrepreneuriat sur le web.


Tous des experts !


“Les 3 étapes cruciales de la monétisation d’un blog”, “comment gagner 10 000€ par mois en 30 jours en copiant-collant ce que j’ai fait”, “Pourquoi un PIM est-il indispensable au e-commerce ?”


Comme s’il existait un “triangle du succès”, comme si la réussite n’avait que 7 clés, comme si, comme si, comme si....


Réussir grâce aux pires pratiques.


Maintenant, imaginez un type en short rose, lunettes aviateur jaune et chemise hawaïenne, tirant sur un porte-clope comme s’il s’agissait à chaque fois de sa dernière bouffée argentée, tapant rageusement sur sa machine à écrire.


Ce gars-là ne se lève pas à 7h du matin, comme les autres. Mais plutôt à 15h. Il commence sa journée par un petit-déj’... singulier.


  • 4 bloody marys

  • 3 oeufs

  • 8 saucisses

  • 2 margaritas

  • 6 lignes de la meilleure coke du marché.


Son devoir ? Relater un événement sportif majeur: les 400 miles de Las Vegas, une course de moto.


Plutôt que de décrire la course, il décrit son voyage pour rejoindre l’événement.


Voici comment commence le récit.


Nous étions quelque part dans le coin de Barstow aux abords du désert quand les drogues ont commencé à nous travailler. Je me souviens que j’ai dit quelque chose du genre: “Je me sens la tête un peu vide ; tu ferais peut-être mieux de prendre le volant…” Puis tout d’un coup il y a eu un énorme grondement tout autour de nous, et le ciel était empli de choses ressemblant à de gigantesques chauves-souris qui fondaient et piquaient sur la voiture avec des cris perçants, tandis que nous foncions sur Las Vegas, capote baissée à 160 et des poussières. Et il y avait une voix qui hurlait : “Doux Jésus ! Mais