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Louis Vuitton: l'adolescent sans-abri à l'origine de la marque de luxe.

Louis Vuitton, avant de devenir la 1re marque de luxe au monde et d'engager Pharrell Williams comme directeur artistique... bah c'était surtout une personne comme vous et moi.


Enfin presque...

Louis naît en 1821 dans un village du Jura, au sein d'une famille pauvre.


Son enfance, il ne la passe pas sur les Champs-Elysées mais sur les champs tout court, à trimer toute la journée. Il fréquente peu l'école. A 10 ans, sa mère décède et son père se remarie avec une femme qui va lui mener la vie dure. Une sorte de Cruella d'Enfer. A 13 ans, Louis s'enfuit.


Il a un rêve: rejoindre Paris.


Sans le sou, il est obligé de trouver des p'tits jobs pour se nourrir et se loger. Quand il peut, pour économiser et avancer, il passe ses nuits dans les bois. Entre-temps, il apprend à travailler différents matériaux.


Quand il arrive à Paris, habile de ses mains, il parvient à dégoter un apprentissage de malletier. A cette époque, la 1re ligne ferroviaire est inaugurée à Paris. Les artisans commencent à fabriquer des bagages sur mesure pour les aristocrates.


Et comme ils font voyager des objets fragiles comme des tableaux ou des instruments, les artisans s'occupent aussi de l'emballage et du déballage.


Il rencontre beaucoup de clients fortunés et se montre doué.


L'impératrice Eugénie en fait son malletier personnel.


C'est un honneur. Mais il en veut plus.


A 33 ans, fraîchement marié, Louis ouvre son propre atelier. Et il a une idée de génie.


Les malles sont arrondies sur le dessus, pour que les gouttes de pluie glissent mieux. Le problème, c'est qu'elle ne peuvent pas s'empiler.


Louis va créer des malles rectangulaires, pratiques, plus légères et résistantes à l'eau. Le succès est immédiat et ses malles deviennent un symbole d'élégance. Il fait pareil avec les sacs à main: alors moches, il les rend élégants.


Mais la guerre vient freiner sa gloire.

En 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Son atelier est détruit. Il met toutes ses économies pour le reconstruire. Mais comme la guerre a fait chuter les prix des locaux commerciaux, il s'offre un atelier dans un plus beau quartier, au 1er de la rue Scribe.


Il lance un nouveau design, une mallette à rayures. Encore une fois: succès immédiat. Il est un des 1ers à créer un catalogue de commandes. Alors que l'entreprise grandit, il meurt soudainement en 1892. Son fils George reprend le flambeau. Puis son petit-fils, Gaston-Louis.


Moyennant quelques compromissions obscures avec le régime nazi, l'entreprise fleurit à travers les décennies, 2e Guerre mondiale comprise. Mais tout change en 1970, à la mort de Gaston.


Les mallettes rectangulaires ne sont plus à la mode.


Le chiffre d'affaires s'amenuise.


Les enfants de Gaston ne savent pas quoi faire. Ils demandent conseil à Henry Racamier, businessman et mari de leur soeur Odile.


Il prend les rennes en 1977, ouvre Louis Vuitton au marché asiatique et décuple le chiffre d'affaires en 6 ans.


L'entreprise entre en bourse.


Cela ne lui suffit pas. Il s'allie à Moët Hennessy pour former le plus gros conglomérat du luxe au monde. Mais Henry ne s'entend pas avec Alain Chevalier, PDG de MH. Il sollicite l'expertise d'un de ses amis, un riche promoteur immobilier du nom de Bernard Arnault.


Et là...


C'est le début de la fin pour la famille Vuitton.


Alain veut se servir de Bernard pour virer Henri. Sans avertir son ami mais encouragé par Alain, Bernard rachète 43% des parts de l'entreprise.


Quand il l'apprend, Henri est furieux et porte plainte. Le tribunal lui donne tord.


Henri est forcé de quitter LVMH. Pour la 1re fois depuis sa création, aucun membre de la famille Vuitton ne travaille pour l'entreprise. L'affaire fait grand bruit et le public se désintéresse de la marque.


Jusqu'aux 100 ans de Louis Vuitton...

Pour célébrer, Bernard Arnault a l'idée de lancer une série de collaborations qui vont faire parler de la marque, notamment avec Vivian WestWood ou encore Isaac Mizrahi. Une idée alors plutôt novatrice et qui fait un carton.


S'associer à des marques ou des personnalités connues permet d'emprunter leur attractivité. C'est pourquoi Louis Vuitton engage Marc Jacobs comme directeur artistique et Bernard Arnault achète des entreprises à tout va.


Une stratégie qui continue de porter ses fruits...


Louis Vuitton n'a cessé de repousser les frontières en collaborant avec, entre autres, Jeff Koons, Supreme, Iconoclast Collection ou encore Takashi Murakami. L'entreprise a enregistré un chiffre d'affaires de presque 80 milliards d'euros en 2022.


Quant à Bernard Arnault, dit "le loup en cachemire", il figure parmi les hommes les plus riches du monde. Sa fortune, estimée à plus de 200 milliards d'€, ne cesse de grandir.



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